Nous avons fait le bilan du fonctionnement de cette année en synthétisant l’action éducative de l’enseignant et de l’école selon trois axes complémentaires :
- La prévention
- La gestion des règles et des sanctions
- La régulation
1. La prévention
Nous avons en priorité développé les actions de prévention des comportements inadéquats.
Observations des enfants dans la classe avec les personnels du RASED
Réunion et coordination avec les autres enseignants du cycle
Elaboration d’un document de transmission des informations des actions entreprises entre les enseignants, en équipe d’école élargie aux personnels périscolaires (cantine…) et entre écoles.
Chacun ne peut avoir qu’une vision partielle et relative de la réalité de l’élève. D’où la nécessité de croiser nos approches et nos avis, y compris avec les parents. Cela a permis de développer notre capacité à intégrer ces différents points de vue pour aboutir à une vision plus globale et compréhensive des conduites de l’élève. C’est la confrontation et la complémentarité des différents regards qui permet de construire une compréhension de la situation et des conduites de l’enfant.
Organisation des entretiens d’accueil et d’information des parents
Aménagement et fonctionnement du cadre de la classe
Mise en place du curseur sonore en fonction des différentes activités de la classe
Organisation d’un coin tranquillité dans la classe permettant de s’isoler
Institutionnalisation de moments de régulation de la vie de la classe
Organisation de projets centrés sur les besoins des élèves, en particulier sur le plan du corps et de l’expression : projet en EPS, projet chorale lié aux objectifs du vivre ensemble, projet conte…
Mise en place de moments de parole collectifs et individualisés
Organiser le groupe et le fonctionnement de la classe de manière à développer l’autonomie. Donner des responsabilités dans les activités de la classe en fonction des capacités de chacun.
Dans le cadre de la classe, il est déterminant pour l’enseignant de réussir à ménager des moments d’accompagnement individualisé, permettant de développer des échanges personnalisés avec chaque élève.
2. La mise en place des règles et des sanctions
Nous avons précisé et formalisé la mise en place et l’organisation des règles de la classe en distinguant les règles légales de la classe, intangibles et non négociables, les règles pratiques de fonctionnement qui sont convenues et peuvent varier suivant le niveau de classe, l’enseignant, le degré de maturité et de responsabilité des élèves… et les rituels qui organisent le fonctionnement de la classe.
Nous avons évoqué les modalités des actions de recadrage individuel et collectif qui permettent d’évaluer les capacités de l’élève à prendre conscience et à changer d’attitude.
Les sanctions qui peuvent être utilisées par l’enseignant et par l’équipe. L’utilisation éducative de la sanction comprise comme un processus de mise en relation entre l’enseignant et l’élève par rapport à la loi. La sanction est adressée (intention), elle nécessite le plus souvent d’être prise de façon différée (et non de façon réactionnelle), et dans un esprit d’aide et de bienveillance.
On constate les difficultés et la culpabilité des enseignants par rapport à la démarche de sanction qui reste toujours plus ou moins assimilée aux aspects négatifs de la punition (soumission, désignation, mise à l’écart...). La sanction s’avère nécessaire et sécurisante dans la mesure où elle marque une limite et a un effet de réparation et de déculpabilisation pour l’enfant.
3. Les actions de régulation
Ce sont toutes les actions de communication qui accompagnent la mesure de sanction et que l’on aménage auprès de chaque élève, du groupe classe et de ses parents.
Lors des situations de recadrage pour expliquer, préciser les comportements inadéquats, définir et enseigner les comportements attendus…
Auprès des parents pour les informer, les sensibiliser, partager nos questionnements avec eux.
L’adaptation de nos attentes en fonction des élèves, contractualiser…
En conclusion
L’action circo-reso a permis aux équipes d’ouvrir et d’ajouter une autre dimension au métier. La culture commune, que nous avons partagée en particulier entre les équipes d’école et le RASED, a enrichi nos pratiques respectives et nous a apporté plus de «prévenance » et de recul réflexif sur nos situations professionnelles auprès des élèves et des parents. On a osé expérimenter et mettre en œuvre de nouveaux dispositifs. On peut rencontrer des obstacles ou des empêchements à notre action mais on a des repères qui nous donnent des possibilités de compréhension et d’ajustement des réponses. On sait qu’on peut tirer des enseignements, y compris de nos erreurs.
Le stage nous a apporté une base de confiance et de cohésion collective. Même si nous restons en questionnement et que nous savons que nous ne sommes jamais assurés de la bonne réponse, nous avons les capacités de réajuster nos actions en fonctions de leurs effets. Nous sommes dans une démarche circulaire et dynamique qui permet de prendre en compte les différentes composantes de la situation, les critères d’évolution des attitudes de l’élève et la mesure de notre propre action.
Il n’en demeure pas moins que pour un certain nombre d’élèves, il s’avère indispensable que l’action éducative de l’école soit relayée et coordonnée avec des dispositifs de soins et d’aides extérieurs, de façon cohérente et articulée…