dimanche 25 janvier 2009

Précisions de langage... de la part d'Alain G, suite à sa question lors de la conférence de Mme CARRAUD

Les enfants sont-ils aujourd’hui tous malades ? Lors de la conférence de Mme Carraud du 12 Janvier, j’ai lancé cette affirmation - provocation à l’assemblée.

Y suis-je allé un peu fort comme on pourrait le dire dans le Morvan ? Certainement si l’on prend les mots au pied de la lettre et que l’on veuille à tout prix articuler les signifiants et les signifiés.

Chaque sujet parle de sa place de sujet, et ce jour, j’ai parlé de la mienne.

Sans doute suis-je plus ou moins atteint par le quotidien de mon activité, à savoir celle de prendre en compte les refus d’apprendre, l’inhibition à apprendre, et le mal d’apprendre.

Le mal d’apprendre… Nouvelle maladie ?

Mme Carraud m’a finalement très bien répondu et même plus…

Elle nous redit que depuis que les enfants sont des individus reçus à l’école comme tels, les choses ne vont plus d’elles mêmes. Finie l’époque de la confiance aveugle placée dans l’école et les enseignants. Aujourd’hui il semble que seule la confiance en l’école demeure et que celle accordée aux enseignants vienne en un deuxième temps… Au demeurant, on comprend les parents et les enfants. La question qui est posée à tous est celle qui concerne la capacité qu’un enseignant (ou un collectif d’enseignant) a de pouvoir accueillir les enfants – élèves, donc les individus, donc les sujets.

Quel est le propre du sujet ? C’est de parler… et faire parler ses symptômes.

Dire que les enfants sont tous malades et que les uns et les autres, nous-mêmes adultes, le sommes c’est simplement redire que nous sommes des sujets aux prises avec nos symptômes de « parlêtres ».

La difficulté est bien dite là aujourd’hui pour les enseignants : comment accueillir le sujet dans sa totalité ? : Celle qui se fait accepter dans la conformité et comment prendre en compte celle qui est bruyante et symptomatique ?

Ne soyons pas réducteurs et redisons ce qu’est le symptôme à l’école : c’est l’inhibition à penser, à mentaliser, c’est la difficulté relationnelle et comportementale, le problématique accès aux contraintes et frustrations que génère la vie en collectivité… Vous voyez de quoi je veux parler.

Il y a eu une époque où la foi Républicaine en l’école faisait névrose collective et affranchissait les sujets d’une part de leur propre symptomatologie. Cette donnée n’est plus de mise pour tous. Ce qui se joue dans les familles ou les nouvelles structures familiales n’engage pas de la même façon le « traitement des symptômes » par le collectif.

L’individualité sous tous ses versants, positifs et négatifs, propose une autre donne. Chacun ne s’y retrouve pas de la même façon dans les espaces collectifs (dont l’Ecole).

Voilà les limites et le cadre de ce que peut vouloir dire que tous les sujets sont malades… pas plus, pas moins.

Aujourd’hui, la mise au travail des équipes sur ce que peut signifier « accueillir les enfants dans leur globalité » est effective. On ne fera plus l’école comme avant. Les regards pluridisciplinaires, l’ouverture vers la prise en compte de la subjectivité, la dimension d’analyse de la rencontre entre un enseignant – sujet et un élève – sujet sont les nouveaux axes d’exploration du champ professionnel.

REFERENCES :

« Le malaise dans la culture » S. Freud

Parlêtre : Néologisme employé par J. Lacan pour rendre compte de notre condition d’être parlant.

Aucun commentaire: